Le vêtement noir, le sac : signes de deuil. Ces images du jugement dont Dieu s’apprête à frapper les ennemis de son peuple, font peut-être allusion à la neuvième plaie d’Égypte (Exode 10.21).
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Isaiah 50". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/isaiah-50.html.
versets 1-11
Verset 1
La double comparaison que renferme ce verset doit achever de dissiper les doutes exprimés Ésaïe 49.14 ; Ésaïe 49.24 : l’obstacle qui s’oppose au rétablissement d’Israël est en lui, non en Dieu.
Sion a été renvoyée pour un temps par son mari (Dieu), mais non répudiée avec la lettre de divorce qui annule le mariage (Deutéronome 24.1-4) ; et si ses fils (les Israélites) ont été livrés aux païens, ce n’est pas que Dieu soit semblable à un homme qui est obligé de vendre ses enfants pour payer ses créanciers (2 Rois 4.1 ; comparez Matthieu 18.25). Il conserve donc tous ses droits sur l’une comme sur les autres et rien ne pourra l’empêcher de rétablir Israël, dès que celui-ci mettra sa confiance en Lui.
Votre mère… à cause de vos péchés. Le sort de la nation prise dans son ensemble (la mère) est déterminé par la conduite des individus (les enfants).
Verset 2
Le péché d’Israël, dès le temps de Moïse, c’est le mépris de Dieu et de ses envoyés, comparez Jérémie 7.23-28. Ce mépris serait-il justifié par son impuissance à les délivrer ? On sait ce qu’il a fait dans le passé (sortie d’Égypte) et ce qu’il a fait, il est capable de le faire encore (pour tirer son peuple de la captivité). Comparez Ésaïe 49.1-2 ; Nombres 11.23 ; Exode 7.21 ; Exode 14.21 ; Ésaïe 44.27.
Verset 3
Le vêtement noir, le sac : signes de deuil. Ces images du jugement dont Dieu s’apprête à frapper les ennemis de son peuple, font peut-être allusion à la neuvième plaie d’Égypte (Exode 10.21).
Verset 4
La fidélité du serviteur de l’Éternel (4-11)
Le serviteur de l’Éternel que nous avons déjà entendu parler Ésaïe 49.1-6, prend de nouveau la parole. Le Seigneur l’a, dit-il, préparé lui-même pour son œuvre et il l’accomplit, sans faiblir devant la persécution, assuré qu’il est de l’aide de son Dieu (versets 4 à 9). À ce discours le prophète ajoute quelques paroles d’encouragement pour ceux qui obéissent à la voix du serviteur et de menace pour ceux qui s’opposent à lui (versets 10 à 14).
Il y a progrès dans le développement de la notion du serviteur, du chapitre 49 au chapitre 50 et de celui-ci au chapitre 53. Le tableau de sa fidélité et de ses souffrances (versets 4 à 9) se rattache au passage de son premier discours où il se plaignait d’avoir travaillé en vain (Ésaïe 49.4) et prépare le tableau plus développé Ésaïe 52.13 à 53.12.
Une langue de disciple : non une langue savante (Ostervald), mais une langue qui répète fidèlement. Le serviteur remplit la mission qui lui a été assignée Ésaïe 52.3. Comparez Matthieu 11.28. Pour l’en rendre capable, Dieu le prend à son école et chaque matin lui donne la leçon qu’il fera à son tour entendre à d’autres. Comme j’entends, je juge, disait Jésus (Jean 5.30 ; comparez Jean 8.26 ; Jean 8.28).
L’Éternel parle au serviteur non en visions, mais bouche à bouche, comme à Moïse (Nombres 12.6-8) ; en lui s’accomplit la promesse d’un prophète semblable à ce dernier (Deutéronome 18.15-18).
Verset 5
Remarquez le contraste avec le verset 2 (comparez Ésaïe 48.8) : lui seul en Israël ne se retire pas, lui seul écoute et obéit quand Dieu parle ; lui seul mérite véritablement le nom d’Israël (Ésaïe 49.3). Comparez Psaumes 40.7-10.
Verset 6
Ce tableau s’est réalisé parfois en quelque mesure dans la vie des prophètes (voir par exemple Jérémie 20.1-18 ; comparez Job 30.10). Mais c’est en Jésus qu’il a eu son réel accomplissement : voyez Matthieu 26.67 ; Matthieu 27.30 ; Jean 19.1-3. Lui-même a reconnu dans ce passage la prédiction de ses propres souffrances (Luc 18.31-32 ; comparez la parabole des vignerons).
Arracher la barbe à quelqu’un est, d’après les idées de l’Orient, le traitement le plus ignominieux qu’on puisse lui faire subir (2 Samuel 10.4).
Verset 7
Semblable à un caillou : impassible, sans crainte ni colère. Comparez Ézéchiel 3.8-9. L’Évangile de Luc, fait peut-être allusion à ce trait quand il dit que Jésus, affermit sa face pour aller vers Jérusalem (Luc 9.51).
Verset 8
Il est en butte aux accusations de son peuple : l’approbation de Dieu lui suffit ; il sait que l’Éternel fera éclater son bon droit et il ne craint pas de provoquer ses adversaires. Comparez Ésaïe 49.4 ; Ésaïe 49.25. D’après Romains 8.33-34 tous les fidèles sont autorisés à s’approprier le défi contenu dans ce verset, parce que leur justification est renfermée dans celle du serviteur de Dieu.
Verset 9
La teigne est l’image d’une destruction lente et fatale ; cette image reparaît Ésaïe 51.8.
Ils…, les : ceux qui oseront accuser ou même condamner le serviteur.
Verset 10
Qui d’entre vous (en Israël) écoute la voix du serviteur ? Ces mots sont décisifs contre l’opinion qui voit dans le serviteur la partie fidèle du peuple : ils signifieraient, dans ce point de vue, que le serviteur se parle à lui-même, que le peuple écoute la voix du peuple !
Dans les ténèbres : dans les angoisses du jugement (comparez Ésaïe 8.22). Pour subsister, dans ce jugement, il ne faut que croire (Ésaïe 7.9 ; Ésaïe 28.16).
Verset 11
Le discours du prophète se confond ici avec celui de Dieu lui-même.
Le feu qu’allument les rebelles est celui de la méchanceté, les flèches qu’ils lancent, celles de la haine et de la persécution contre l’Éternel et contre son serviteur (comparez Ésaïe 9.17 ; Jacques 3.6) ; c’est ce feu même qui les consumera, car le jugement de l’Éternel le retournera contre eux (comparez Ésaïe 1.31 ; Malachie 4.4). Jérusalem et le temple ont péri dans ce feu ; le sang du Juste est retombé sur Israël.
Vous serez couchés : pour ne plus vous relever (comme les Égyptiens, Ésaïe 43.17 ; comparez Ésaïe 66.24 ; Jérémie 51.57).