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Bible Commentaries
Jacques 2

Bible annotéeBible annotée

versets 1-26

Plan

L’assurance illusoire d’une foi morte

La foi qui ne produit pas des œuvres d’amour ne peut sauver

Si un homme se vante d’avoir la foi, sans faire d’œuvres, cette foi ne peut le sauver, car elle est morte, comme la charité qui s’en tient à de bonnes paroles (14-17).

La foi sans œuvres ne peut se prouver

Tu ne peux me montrer ta foi sans œuvres, tandis que je te montrerai ma foi dans mes œuvres. Tu crois en un Dieu unique ; les démons aussi (18, 19).

Inutilité de la foi sans œuvres démontrée par l’exemple d’Abraham

Elle ressort du fait qu’Abraham fut justifié par le sacrifice d’Isaac. Dans cette épreuve, qu’il subit victorieusement, sa foi fut rendue parfaite par les œuvres et la parole fut accomplie par laquelle sa foi lui avait été imputée à justice. C’est donc par les œuvres, non par la foi seule que l’homme est justifié (20-24).

Exemple de Rahab. La foi morte

Rahab aussi fut justifiée pour avoir reçu les espions. La foi sans les œuvres est semblable à un cadavre (25, 26).

La foi sans œuvres 2.14-26

14 à 26 L’assurance illusoire d’une foi morte

Jusqu’ici Jacques a combattu les tendances pharisaïques qu’il sait exister chez une partie de ses lecteurs; elles se manifestaient par un christianisme superficiel qui ne se souciait pas de mettre en pratique la Parole de Dieu (Jacques 1), par une foi qui s’alliait à un manque de charité et d’égards pour les humbles, parce qu’elle méconnaissait l’unité de la loi (versets 1-13)

Maintenant il pénètre jusqu’au défaut qui est à la base de tous les autres : la sécurité trompeuse qu’inspire une foi sans œuvres. Selon son habitude, il énonce d’emblée la pensée principale.

La foi sert à sauver, à procurer l’absolution au jour du jugement (Jacques 2:13; Jacques 4:12; comparez Romains 5:9; Romains 8:24).

Ce but ne saurait être atteint si celui qui dit avoir la foi (qui se l’attribue à tort par une erreur inconsciente, et non en cherchant à se faire passer pour ce qu’il n’est pas) n’a pas les œuvres, s’il n’accomplit pas les commandements de la loi (Jacques 1:25). La foi toute seule, sans œuvres, ne peut le sauver (Matthieu 7:21).

A, D et la plupart des documents portent : mais si…

Quelques exégètes conservent cette particule, qui manque dans Codex Sinaiticus, B estimant qu’elle introduit l’argumentation dirigée contre les adversaires.

Ces vaines paroles, ces vœux stériles, auraient-ils la moindre valeur, seraient-ils de la charité ? Jacques tire la même conclusion relativement à la foi (verset 17).

La foi, si elle n’a pas d’œuvres, est sans puissance de vie, elle est morte en elle-même, dans son principe, et non seulement quant à ses effets (verset 17).

C’est pourquoi quelqu’un dira avec raison… (verset 18)

Ce quelqu’un n’est pas l’adversaire que Jacques réfute, puisqu’il représente les mêmes idées. La plupart des exégètes voient en lui un tiers que l’auteur fait intervenir pour dramatiser la discussion. Ce nouvel interlocuteur vient en aide à Jacques. Il montre que la foi sans œuvres n’est pas seulement inutile (verset 14), mais indémontrable. Ce qui fait douter de la légitimité de cette interprétation, c’est d’une part que l’intervention de ce troisième personnage n’est pas clairement indiquée dans le texte, et d’autre part que la formule : mais dira quelqu’un, est toujours destinée à amener une objection à la thèse de l’auteur (1 Corinthiens 15:35).

Pour ces raisons, on propose de considérer les mots : tu as la foi, comme une question ironique de l’adversaire qui dirait à Jacques : As-tu vraiment la foi, toi qui ne lui attribues aucune valeur en elle-même ? À quoi Jacques répondrait : Moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi… (von Soden). Cette explication fait violence à la phrase grecque. Les deux membres de celle-ci ne peuvent être séparés, comme le montre la conjonction : « et moi j’ai les œuvres ».

Devant l’impossibilité de donner un sens satisfaisant au texte, on a supposé qu’un copiste aurait par inadvertance interverti les termes. L’auteur aurait écrit : « Mais dira quelqu’un : Toi tu as les œuvres ? Et moi j’ai la foi ». À quoi, Jacques aurait répliqué : « Montre-moi », etc. (Pfleiderer). On a recouru aussi à l’hypothèse d’une lacune. Après les mots : Mais dira quelqu’un, le texte aurait porté primitivement l’objection de l’adversaire, à laquelle Jacques répondrait : « Tu as la foi et moi j’ai les œuvres », etc. (Spitta).

Enfin, l’on pourrait admettre que la formule : « Mais dira quelqu’un », ne faisait pas partie du texte. Elle y aurait été introduite par un lecteur qui n’avait pas saisi la suite des pensées dans ce morceau. Mais ces conjectures, qui ne trouvent aucun appui dans les anciens documents, sont fort hasardées.

Le texte reçu porte ici : « Montre-moi ta foi par tes œuvres ». La variante adoptée d’après Codex Sinaiticus, B. A, C, peut seule rendre la pensée de Jacques. Voici le sens complet de ce verset : Tu as la prétention d’avoir la foi; montre-moi donc ta prétendue foi sans les œuvres ! Si tu es embarrassé pour répondre à cette demande, moi je te montrerai au contraire la foi (Codex Sinaiticus, B. C), la vraie foi (et non ma foi, selon A, majuscules, versions), par les fruits qu’elle produit nécessairement, et qui en sont les seuls signes certains, c’est-à-dire par mes œuvres.

Ces paroles indiquent ce que Jacques entend par la fausse foi qu’il combat : Tu crois qu’il y a un seul Dieu : tu fais bien; approbation sans ironie, mais voici la valeur de cette foi : les démons aussi croient qu’il y a un Dieu et ils tremblent; leur foi n’est que la connaissance purement intellectuelle d’un fait qu’ils sont contraints d’admettre, quelque intérêt qu’ils eussent à le nier.

Mais comme cette connaissance ne produit chez eux que de l’effroi et de la haine, elle ne peut les sauver. Il en est ainsi de la certitude que Dieu existe, quand elle reste sans effet sur la vie morale et ne devient pas la confiance d’un cœur qui se donne tout entier à l’Auteur de toute grâce (Jacques 1:3-5).

Ô homme vain ! Toi qui n’es pas seulement inintelligent et ignorant, mais dépourvu d’une vie chrétienne véritable.

La foi sans les œuvres est inutile (Codex Sinaiticus, A, majuscules portent morte; leçon empruntée aux versets 17 et 26); l’auteur ne veut pas dire qu’elle ne produit pas de fruits utiles, car ce serait une tautologie; mais qu’elle ne peut sauver.

Jacques choisit Abraham comme exemple, parce qu’il était renommé pour sa foi : si, tout en possédant une telle foi, il dut faire des œuvres pour être justifié, combien est insensée la prétention de ceux qui veulent se passer d’œuvres !

Être justifié ne signifie pas être approuvé (comme dans Matthieu 11:19; Romains 3:4). Le contexte montre qu’il s’agit du salut et de ses conditions (verset 14).

Par des œuvres est un pluriel de catégorie, car le sacrifice d’Isaac est spécialement envisagé comme l’œuvre qui valut à Abraham d’être justifié. La Genèse (Genèse 22) ne dit pas que le patriarche fut justifié par ce sacrifice, auparavant déjà, sa confiance en l’Éternel, qui lui promettait une postérité, lui avait été « imputée à justice » (Genèse 15:6).

Mais l’idée exprimée par Jacques était conforme à l’opinion régnante chez les Juifs : « Abraham ne fut-il pas trouvé fidèle dans l’épreuve, et cela ne lui fut-il pas imputé à justice » ( 2.52) ? Toutefois, dans la pensée de Jacques, cette épreuve n’eut pas pour effet de le rendre juste; elle lui valut seulement d’être déclaré juste.

Jacques prend le mot : justifier, dans son acception juridique : proclamer juste, mais, comme l’Ancien Testament, il lui donne le sens de reconnaître l’homme pour ce qu’il est, il n’a pas encore l’idée, soutenue par Paul, d’une déclaration de grâce qui « justifie l’impie » (Romains 4:5).

Au verset 22, Jacques énonce la conclusion qu’il tire de l’exemple d’Abraham : sa foi ne demeurait pas oisive; elle agissait (Codex Sinaiticus, A, ont le verbe au présent) avec ses œuvres.

Cette coopération de la foi et des œuvres a pour résultat la justice du patriarche. Sa foi le poussait à accomplir des œuvres et par ces œuvres la foi fut rendue parfaite, elle se développa dans l’épreuve et s’épanouit en un acte d’admirable obéissance.

La foi, par la puissance de vie qu’elle possède, produit les œuvres; et en les produisant, elle gagne en contenu et en force, comme le travail manuel accroît la chaleur naturelle chez celui qui s’y livre. Abraham revint du sacrifice de son fils plus parfait qu’il ne l’était en s’y rendant.— Bengel

Le passage, Genèse 15:6, paraissait contredire la thèse de Jacques et confirmer l’opinion de ceux qui s’appuyaient, pour être sauvés, sur la foi sans les œuvres. Jacques se fait de ce passage qu’on lui oppose un dernier argument pour achever de convaincre ses adversaires.

Il considère la déclaration par laquelle la foi d’Abraham lui fut imputée à justice (Genèse 15:6) comme une sorte de prophétie qui n’a eu son accomplissement qu’au sacrifice d’Isaac : dans la foi commençante du patriarche, Dieu avait vu déjà sa foi parfaite; il la lui avait imputée à justice dans la prévision qu’elle se développerait jusqu’à la perfection.

Ou, comme l’expliquent d’autres, Jacques distinguerait entre imputer à justice et justifier; le premier terme ne s’appliquerait qu’à un jugement provisoire, concernant un acte spécial et qui serait un acompte, en quelque sorte, pour le jugement définitif; celui-ci seul s’étendrait à toute la vie; le second terme, justifier, se rapporterait à ce jugement suprême.

Quoi qu’il en soit, le passage Genèse 15:6 est, aux yeux de l’auteur, une prophétie, qui a été accomplie par l’épreuve rapportée Genèse 22.

Le titre d’ami de Dieu n’est pas donné à Abraham dans la Genèse; mais on trouve dans la prière de Josaphat (2 Chroniques 20:7) et dans Ésaïe 41:8 des expressions d’où est provenue cette qualification du patriarche, devenue courante chez les Juifs et chez les Arabes.

L’exemple d’Abraham (Genèse 15:6) est invoqué par Paul (Romains 4:3; Galates 3:6) pour démontrer la thèse en apparence opposée de la justification par la foi sans les œuvres de la loi. On ne saurait cependant donner ce fait pour une preuve que Jacques ait connu les épîtres aux Galates et aux Romains et ait eu l’intention de contredire l’apôtre des gentils (voir l’Introduction et la note suivante).

Cette conclusion, prise dans un sens absolu et séparée du contexte, serait en pleine contradiction avec l’enseignement de Paul, spécialement avec Romains 3:20; Romains 3:28; Galates 2:16.

Mais il faut remarquer d’abord que Jacques, à son point de vue, nie que l’homme soit justifié par la foi seulement c’est-à-dire par une foi sans œuvres. Ensuite, il est de toute évidence que Jacques et Paul entendent, soit par la foi, soit par les œuvres, des choses tout à fait différentes.

Les œuvres auxquelles Paul dénie le pouvoir de justifier le pécheur sont les efforts par lesquels l’homme cherche à se sauver sans l’aide de Dieu, Jacques, au contraire, parle d’œuvres qui sont la manifestation, le fruit de la foi et de l’amour. D’un autre côté, la foi, à laquelle Paul attribue la justification du pécheur devant Dieu, est un principe vivant de confiance, d’obéissance, qui a toujours pour dernière fin la sanctification de la vie toute entière.

Jacques, au contraire, combat sous le nom de foi une connaissance stérile, la simple croyance à l’existence de Dieu (verset 14, note; verset 19, note; verset 26).

Or, il est bien évident qu’en attribuant la justification aux œuvres, Jacques la fait remonter à la même source que Paul, puisque, selon lui, ces œuvres sont la manifestation de la foi qui « agit avec elles » (verset 22).

L’auteur de l’épître aux Hébreux (Hébreux 11:31) cite l’action de Rahab comme une preuve de sa foi.

Jacques y voit, comme dans l’exemple d’Abraham (verset 21 et suivants), une preuve que cette foi se manifesta, se justifia par une œuvre que Rahab accomplit courageusement, au péril de sa vie.

Ces deux appréciations, très différentes au premier abord, sont vraies l’une et l’autre, chacune à son point de vue (comparer verset 24, note).

Grec : Le corps sans esprit ou souffle (Genèse 2:7; Matthieu 27:50).

La comparaison porte sur l’absence du souffle et l’absence d’œuvres, l’une et l’autre signes de mort.

On ne saurait donc attribuer à l’auteur l’idée que les œuvres soient l’âme de la foi. Il a voulu établir seulement que les œuvres prouvent que la foi est vivante, comme le souffle montre que le corps n’est pas un cadavre.

Cela est conforme à tous les enseignements de l’Écriture :

On n’est vivant devant Dieu qu’autant que la foi est vive, et elle n’est vive que par la charité et par les œuvres.— Quesnel

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur James 2". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/james-2.html.
 
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